17e FIFBM: une édition plus pertinente que jamais
Ce n’est pas d’hier que la question de la diversité et de la représentation alimente les discussions, dans le milieu du cinéma et ailleurs. De même, les droits des Noirs et des personnes de couleur sont défendus avec vigueur depuis longtemps par les progressistes. Néanmoins, le mouvement Black Lives Matter a été particulièrement fulgurant en 2020 et on a l’impression que les gens sont plus conscients que jamais de l’importance de cette communauté, de ses états d’âme, de ses revendications. Bref, le Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM), qui célèbre sa 17e édition cette année, n’a jamais été aussi pertinent.
En plus d’être cinéphile, Fabienne Colas, présidente et fondatrice du FIFBM, est clairement habitée par un désir d’améliorer le monde, de changer les choses. Les 134 films de 30 pays qui composent la programmation de l’édition 2021 ont été sélectionnés pour leur valeur artistique, évidemment, mais dans bien des cas, ce sont également des œuvres qui n’auraient possiblement jamais été vues par le public d’ici.
Le Festival s’ouvre cette année avec With Drawn Arms de Glenn Kaino et Afshin Shahidi, un documentaire sur Tommie Smith, cet athlète afro-américain qui a levé le poing pendant la cérémonie de remise des médailles lors des Jeux olympiques de 1968, un geste militant qui a été vu autour de la planète et dont on se souvient à ce jour — à l’image du genou déposé du joueur de football Colin Kaepernick, qui intervient d’ailleurs dans le film.
Un autre documentaire à surveiller est Rumba Rules, nouvelles généalogies, qui nous fait découvrir la scène de la rumba à Kinshasa en compagnie de l’Orchestre de Brigade Sarbati. Le film est co-réalisé par le cinéaste québécois David N. Bernatchez et le photographe congolais Sammy Baloji, un bel exemple d’ouverture à l’autre et de collaboration à même l’équipe de création du projet.
Parmi les œuvres de fiction, on remarque bien sûr Le Prince oublié de Michel Hazanavicius, une comédie fantaisiste mettant en vedette Omar Sy, que le FIFBM honore cette année. Né d’un père sénégalais et d’une mère mauritanienne, cet acteur français est devenu célèbre internationalement grâce au succès du film Intouchables d’Éric Toledano et Olivier Nakache. On l’a par la suite vu un peu partout, notamment dans des productions hollywoodiennes (X-Men: Days of Future Past, Jurassic World, Inferno), ainsi que dans la série de Netflix, Lupin, un autre énorme succès international. À sa façon, Omar Sy aide lui aussi énormément l’acceptation des Noirs, en étant l’un des plus connus — et aimés — à travers le monde.
Du 22 septembre au 3 octobre, le Festival International du Film Black de Montréal est l’occasion parfaite de s’intéresser à un cinéma moins hégémonique. Même s’ils ne sont pas tous ouvertement politiques, chacun des films éveillera quelque chose chez les spectateurs, consciemment ou pas, car le simple fait de voir autant de personnes noires devant et derrière la caméra ne peut qu’inspirer fierté et espoir chez ceux et celles qui se reconnaîtront, et offrir aux autres des perspectives différentes sur le monde.
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